Présentation

couverture Gravure du frontispice du Code de l’humanité (t.I), Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, photographe Laurent Dubois.

À l’âge d’or des dictionnaires et de l’esprit émancipateur des Lumières, au siècle de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert et de l’affirmation européenne du langage des droits naturels de l’homme, un foisonnant recueil de presque 10 milles pages est publié à Yverdon, entre 1777 et 1778 : le Dictionnaire universel et raisonné de justice civile et naturelle, plus connu sous le nom de Code de l’humanité, ou la Législation universelle, naturelle, civile et politique, avec l’histoire littéraire des plus grands hommes qui ont contribué à la perfection de ce code.

En grande partie extraits de l’Encyclopédie ‘protestante’ d’Yverdon, les 13 volumes de discours du Code de l’humanité se singularisent dans la lexicographie philosophique de l’époque en ce qu’ils constituent une première encyclopédie thématique spécialisée en droit positif et naturel. Mis en ordre par le professeur, traducteur et éditeur Fortuné-Barthélémy De Felice (1723-1789), avec l’aide d’une quinzaine de collaborateurs internationaux (juristes, moralistes et théologiens), le Code de l’humanité est le point de rencontre de cultures philosophiques et jus-politiques différentes : ses articles « raisonnés », à la fois antimatérialistes et anticatholiques, cherchent à faire dialoguer, selon l’ordre de l’alphabet, la doctrine jusnaturaliste du professeur genevois Jean-Jacques Burlamaqui (1694-1748), les principes fondamentaux du christianisme réformé et les cultures politiques des Lumières européennes. Dédicacé au roi de Suède Gustave III, concurrencé par l’entrepreneur Panckoucke dans le marché français du livre, le Code de l’humanité est diffusé principalement dans l’Europe réformée du Nord et célébré aux États-Unis par Thomas Jefferson.

La présente base de données reconstitue la table analytique des entrées, qui fait défaut à l’ouvrage. Elle détaille les articles vedettes (marqués en majuscule) et les sous-articles (marqués en petites capitales), en précisant leur localisation dans le dictionnaire. Elle répertorie également les matières dans lesquelles sont classés les articles et les contributeurs ayant signé au moins une entrée. Muni de cette nomenclature technique, le chercheur chevronné comme l’amateur éclairé pourront se repérer plus aisément.